Petit Prince
Antoine Saint-Exupery
Hardcover
(Houghton Mifflin (T), June 15, 1970)
"..Lorsque j'avais six ans j'ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la ForĂȘt Vierge qui s'appelait "Histoires VĂ©cues". Ăa reprĂ©sentait un serpent boa qui avalait un fauve. VoilĂ la copie du dessin. On disait dans le livre: "Les serpents boas avalent leur proie tout entiĂšre, sans la mĂącher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion". J'ai alors beaucoup rĂ©flĂ©chi sur les aventures de la jungle et, Ă mon tour, j'ai rĂ©ussi, avec un crayon de couleur, Ă tracer mon premier dessin. Mon dessin numĂ©ro 1. Il Ă©tait comme ça: J'ai montrĂ© mon chef d'oeuvre aux grandes personnes et je leur ai demandĂ© si mon dessin leur faisait peur.." Le Petit Prince est une Ćuvre de langue française, la plus connue d'Antoine de Saint-ExupĂ©ry. PubliĂ© en 1943 Ă New York simultanĂ©ment en anglais et en français, c'est un conte poĂ©tique et philosophique sous l'apparence d'un conte pour enfants. Le langage, simple et dĂ©pouillĂ©, parce qu'il est destinĂ© Ă ĂȘtre compris par des enfants, est en rĂ©alitĂ© pour le narrateur le vĂ©hicule privilĂ©giĂ© d'une concep-tion symbolique de la vie. Chaque chapitre relate une rencontre du petit prince qui laisse celui-ci perplexe quant au comportement absurde des « grandes personnes ». Chacune de ces rencontres peut ĂȘtre lue comme une allĂ©gorie. Les aquarelles font partie du texte1 et participent Ă cette puretĂ© du langage : dĂ©pouillement et profondeur sont les qualitĂ©s maĂźtresses de l'Ćuvre. On peut y lire une invitation de l'auteur Ă retrouver l'enfant en soi, car « toutes les grandes personnes ont d'abord Ă©tĂ© des enfants. (Mais peu d'entre elles s'en souviennent.) ». L'ouvrage est dĂ©diĂ© Ă LĂ©on Werth, mais « quand il Ă©tait petit garçon ». Le narrateur: a) Le narrateur est un aviateur qui, Ă la suite d'une panne de moteur, a dĂ» se poser en catastrophe dans le dĂ©sert du Sahara et tente seul de rĂ©parer son avion (Antoine de Saint-ExupĂ©ry se met en scĂšne lui-mĂȘme dans son Ćuvre). b) Le lendemain de son atterrissage forcĂ©, il est rĂ©veillĂ© par une petite voix qui lui demande : « S'il vous plaĂźt⊠dessine-moi un mouton ! » c) TrĂšs surpris par cette apparition miraculeuse et incongrue, l'aviateur obĂ©it, mais aucun de ses moutons ne convient au petit prince. ExcĂ©dĂ©, le narrateur dessine la caisse du mouton : « Ăa, c'est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans ». Le petit prince s'en montre cette fois-ci satisfait et remarque que le mouton « s'est endormi ». d) Jour aprĂšs jour, le petit prince raconte son histoire au narrateur. Il vit sur une autre planĂšte, l'astĂ©roĂŻde B 612, « Ă peine plus grande qu'une maison ». Son astĂ©roĂŻde avait Ă©tĂ© dĂ©couvert, en 1909, par un astronome oriental (turc) que personne n'avait pris au sĂ©rieux Ă cause de ses vĂȘtements traditionnels. Refaisant sa confĂ©rence, en 1920, en costume et cravate aprĂšs une rĂ©forme dans son pays, il avait cette fois-ci Ă©tĂ© longuement applaudi. e) Les activitĂ©s du petit prince consistent essentiellement Ă ramoner les volcans et Ă arracher les baobabs pour qu'ils n'envahissent pas sa planĂšte. Une aquarelle pleine page montre une planĂšte rendue inutilisable par trois baobabs qu'on a trop attendu pour arracher. L'auteur indique que si ce dessin est effrayant c'est qu'il Ă©tait « animĂ© par le sentiment de l'urgence » en le dessinant. S'il s'agit des trois forces de l'Axe, la symbolique de la vigilance envers les baobabs et volcans Ă surveiller « mĂȘme Ă©teints » devient un message fort clair.